Aujourd'hui, troisième épisode de nos portraits sur les acteurs de la FSCF. Nous sommes parti à la rencontre de Mohamed, un étudiant en deuxième année de Master SIFA. Dans le cadre de son stage, il vient régulièrement travailler au sein de la FSCF pour approfondir son travail de recherche.
Tout d'abord bonjour Mohamed, peux-tu te présenter?
Bonjour, je termine actuellement mon master "SIFA: stratégie en ingénierie de formation des adultes". Ce qu'on doit faire en entreprise c'est monter des dispositifs qui facilitent la formation des individus au sein des structures.
On te voit souvent venir travailler à la FSCF tu peux nous dire pourquoi?
Je suis ici dans le cadre d'un stage que j'ai commencé début septembre. J'ai rencontré Guillaume Pellerin, au départ je n'avais pas vraiment d'idées sur les projets sur lesquels nous pouvions travailler ensemble. Puis rapidement nous sommes amenés à parler du handicap au sein d'activités sportives. Le projet était lancé, il consistait à mettre en place un dispositif pour améliorer l'accueil des personnes en situation de handicap dans les associations affiliées. Etant à la base éducateur specialisé, l'idée m'a tout de suite intéressée.
Quelles ont été les grandes étapes de ton cheminement ?
Au départ j'ai fait toute une démarche de diagnostic en receuillant l'ensemble des données : les documents qui avaient été déjà réalisés, des entretiens auprès des membres du bureau, quelques professionnels du sport adapté... Pour interroger ces personnes et obtenir des réponses qualitatives j'ai élaboré deux questionnaires : un destiné aux clubs pour connaître leurs besoins en terme de formation; et un aux formateurs BAFA/BAFD. Il a fallu attendre les retours, analyser le questionnaire.
Quels ont été les résultats de cette enquête?
Sur 71 clubs interrogés, 77% d'entre eux n'accueillent pas de personnes en situation de handicap. Concernant le nombre de sections adaptées il y en a très peu, environ 20%.
Comment peux-tu expliquer ces chiffres?
Plusieurs facteurs peuvent justifier ces données. Premièrement, la demande. En effet les clubs intérrogés n'ont peu ou pas été sollicités pour ouvrir des sections. Deuxièmement, la formation des éducateurs, qui n'ont pas les compétences nécéssaires pour encadrer un groupe. Troisièmement les activités qui ne sont pas adaptées pour que tout le monde puisse les pratiquer. Enfin, il y a réel problème de communication de la part des clubs accueillants, notamment un manque de promotion auprès de ces populations.
Sens-tu que la FSCF va dans ton sens?
Oui puisqu'en 2012 elle a diffusé un guide d'accueil pour les personnes en situation de handicap. J'essaye juste de continuer le travail et d'aller encore plus loin; pour moi après l'accueil il y a l'intégration, puis l'inclusion. La fédération a un rôle majeur à jouer notamment dans la sensibilisation des clubs. C'est un changement de mentalité qui doit s'opérer.
Sens-tu que de la part des personnes en situation de handicap, ton projet suscite l'engouement?
Oui forcément après ce qui est intéréssant c'est que la plupart des personnes que j'ai interrogées, se disent que les clubs ordinaires ne peuvent pas les accueillir. Il y a déjà un frein, elles ne s'interrogent même plus, une sorte de fatalité ambiante perdure. Il y a aussi la peur d'être stigmatisé. En se disant que si le club communique, là ça change tout, je vais arriver on ne va pas me regarder bizarrement.
Et du côté des clubs?
De manière très générale les clubs sont sensibles à la démarche et l'idée d'ouvrir leurs portes à tout le monde les anime fortement. Ils s'inquiètent surtout des moyens engagés pour ouvrir les sections, il est donc nécéssaire de les accompagner.
Justement as-tu réussi à proposer des moyens de les accompagner?
Oui bien sûr j'ai élaboré un dispositif de formation qui s'appelle "Guide d'inclusion des personnes en situation d'handicap" avec tout un tas de conseils pour favoriser au mieux la création des sections adaptées. Une journée de formation sera elle aussi mise en oeuvre pour permettre aux clubs, de mieux appréhender l'accueil et la mise en place d'activités adaptées pour les personnes en situation de handicap.
Y a t-il des associations référentes justement dans ce domaine?
Alors oui il y a un exemple très concret avec la JA de Bruz, qui est à la fois dans l'intégration et l'inclusion. L'association a d'ailleurs monté une troupe de théâtre avec des personnes en situation de handicap. Il y a aussi une nouvelle section adaptée de handball qui est en projet. Elle fait suite à un travail de collaboration entre Julie, des collègues de l'université et moi-même.
Merci Mohamed pour tes réponses et ta disponibilité.